Malevil
Robert Merle est né en Algérie en 1908, mort en 2004.
Il arrive tôt en métropole à Marseille, où son père militaire meurt des suites de la typhoïde quand il a six ans.
En dépit de la pauvreté, il réussi, passe par les grands lycées parisiens, classes préparatoires, licence de Philosophie, Docteur Es Lettres avec une thèse sur Oscar Wilde, Agrégé d'Anglais.
Professeur il côtoie Jean Paul Sartre.
Mobilisé, il est fait prisonnier à Dunkerque et restera en captivité jusqu'en 1943.
A son retour professeur, il commence à écrire (toujours à la plume).
C'est justement ses souvenirs de guerre sui lui donneront le Goncourt en 1949 avec le célèbre " Week-end à Zuydcoote" porté au cinéma par Henri Verneuil.
Le livre "Malevil" de Robert Merle est un énorme pavé dense, passionnant, que l'on imaginait plus facile à scénariser en série qu'en un film. Mon exemplaire a déjà souffert de lectures multiples.
Christian De Chalonge, cinéaste un peu mésestimé (Il a pourtant réalisé les grands "L'Argent Des Autres" et "Docteur Petiot"), en a réussi une splendide adaptation en 1981.
Il dépeint ce monde rural dominé par le patriarche ( Michel Serrault en Comte propriétaire terrien), le vassal maire du village (Robert Dhery), l'idiot (Jacques Villeret), l'artisan (Jacques Dutronc), le pharmacien (Jean Levrais), la vieille marâtre ...
C'est une réunion pour une histoire d'implantation d'un lampadaire, dans la cave du comte, qui les réunit et les sauve du cataclysme qui s'abat dehors.
La catastrophe reste dans un hors champ noirâtre et poussiéreux et l'on se recentre sur le huis clos des personnages, avec une redistribution progressive des rôles et pouvoirs.
Puis le film s'ouvre sur un espace de confrontation, genre Western, avec les survivants du tunnel menés par Fulbert (inquiétant Jean Louis Trintignant) ...
Le peu de lumière du film, la désaturation des images est l'oeuvre du photographe Jean Penzer sur des décors de Max Douy, chef opérateur de talent qui a travaillé entre autres pour les grands Clouzot, Renoir, Autant Lara ...
Ils ont tourné au Château Templier des Bourines et les ruines de Bertholène dans l' Aveyron et au Rocher du Lion dans l'Hérault.
Il vaut mieux passer sous silence le Téléfilm de Denis Malleval en 2010, avec pour seule consolation la performance d'Anémone.
Ah quel bonheur transgressif que cette littérature apocalyptique.
Je ne sais pas si vous savez que l'un des premiers est de Mary Shelley (l'auteure de Frankenstein) avec "The Last Man" en 1826, très mauvais livre sur un peste incontrôlable.
Dévorez plutôt le génial "La Peste Ecarlate" de Jack London en 1912.
Ou bien revoyez "Docteur Folamour" de Kubrick (1964) même si en post radiations le meilleur est le livre "Sur La Plage" de Nevil Shute.
Une illustration sonore apocalyptique ?
J'ai repensé à un personnage qui ne déparerait pas dans un post apocalypse : Gonjasufi !
Ce métis, né Sumach Ecks en 1978, imbibé de "Ganja", vivant dans le désert entre Los Angeles et Las Vegas, a exercé le métier de pompiste pour avion et de professeur de Yoga.
Signé chez Warp, il propose ce premier voyage cosmique en Hendrix du sampler, nous emmenant dans son western dub psychédélique.Pour une fois, c'est un obscur fond de classement annuel des Inrocks qui m'avait mis sur son improbable piste et fait découvrir ce délicieux Ovni.
Gonjasufi : A Sufi And A Killer / 2010
Warp Records
- Rebirth (Bharatanatyam)
- Kobwebz
- Ancestors
- Sheep
- She Gone
- SuzieQ
- Stardustin'
- Kowboyz&Indians
- Change
- Duet
- Candylane
- Holidays
- Love Of Reign
- Adice
- Klowds
- Ageing
- DedNd
- I've Given
- Made
Sorgual
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