Le fils français de Willy DeVille ?
A l'écoute de ses albums, il faut vraiment beaucoup d'imagination pour reconstituer le parcours musical de Manuel Castillo, le guitariste chanteur de "Tio Manuel".
Ses grands parents andalous étaient des réfugiés Espagnols en France, anciens résistants, anciens passeurs pour fuir le Francisme puis les Allemands. Ses parents s'installent et travaillent dans une banlieue pauvre de Paris.
Son premier contact avec la musique, c'est la petite radio de la maison et un oncle qui jouait du Flamenco sur sa guitare.
A ses douze ans, en 1973, sur son électrophone Tepaz offert à son anniversaire, il passe des disques achetés au hasard jusqu'à tomber sur Chuck Berry et Eddie Cochran et découvrir le rock.
Ses parents déménagent à Champigny Sur Marne, et à l'école il rencontre Dilip qui jouait de la batterie. Il achète une guitare et apprend à en jouer au contact de Dilip et des grand frères. En particulier il aime jouer du Santana.
Avec les trois accords saturés qu'il savait jouer, il commence à jouer du Punk Rock avec Dilip et crée le groupe "Les Spoons" en 1979, groupe qui jouera pendant deux ans. Inscrit dans une boîte à Bac à Paris, il profitait de chaque liberté pour filer à la Fnac se nourrir de punk première vague (Clash, Sex Pistols, The Jam ...). Il devient aussi chanteur par défaut, personne ne donnant satisfaction.
Ensuite il intègre comme guitariste le groupe "Wunderbach" pour l'enregistrement en 1983 de leur premier album (qui cartonnera sur les radio libre et les ferra signer chez New Rose) puis est définitivement recruté faisant logiquement imploser son ancien groupe "Spoons".
Son nouveau groupe reprend certaine de ses compositions comme "Guardia Civil" où "Oublions L' Amérique". Ils tournent beaucoup, des concerts qui finissent en baston, et deux albums, avant qu'il ne parte du groupe en 1984.
Ensuite il passe chez "The Outsiders"en 1985 qui ne perce pas.
Il arrête la musique pour trouver un boulot, sa copine accouchant de son fils.
En 1993, poussé par Cambouis (batteur de Wunderbach"), il reprend sa guitare dans le groupe "Wicked Bouquet" qui ferra une première partie Des Ramones à l'Elysée Montmartre.
Il fera aussi, sous l'influence de Dilip à la batterie, la guitare pour le rocksteady de Judge Dread en tournée française, venu sans musiciens, ce qui l'oblige à adopter une Telecaster pour sonner correctement, les cuivres étant ceux de "La Souris Déglinguée".
Il refuse de partir avec Judge Dread en Angleterre en raison de sa famille qui s'agrandit.
En 2001, il participe à un Concert hommage aux Punks Français au Bataclan avec "La Souris Déglinguée" et Oberkampf.
Le bassiste d'Oberkampf, Patrick Levy, enregistre chez lui le premier album solo de Manuel sous le nom de "Tio Manuel", un album de transition entre punk et musique californienne, album à postériori qu'il n'aime pas.
En même temps que sa carrière solo, il réintègre "La Souris Déglinguée" de 2014 à 2015.
Il franchit ensuite le cap, et produit de l'Americana latino, du blues rock du désert, le grand Ouest, se basant sur les textes de l'éthylique déjanté poète Ian Ottaway.
On pense à DeVille, Calexico, Giant Sand ...
Il aligne les huit albums solos.
Il y aura aussi une reformation de Wunderbach pour un album en 2009.
Mais ce sont les albums solo qui marquent avec ses comparses :
- Rudy Serairi à la basse
- Christophe Gaillot à la batterie
- Slim Batteur aux claviers.
Alors en route avec l'ancien punk pour la frontière texane en quittant juste le bayou ?
Je ne connais que ces deux albums. Cap dans le grand Ouest.
Tio Manuel : The Ian Ottaway Project / 2015
- Breaking Our Ways
- I Want My Heart Back
- Bad Business
- My Blue Wild Eyed Child
- Crossed The Line
- Guitars
- Stratosphère
- Outrage
- Mortuary University
- Papa Bill
- The Woman Organique
Tio Manuel : ¡ Ocho ! / 2023
- Bad Cloud Blues
- The Moment
- Le Voyage
- Heading To Sorbas
- Box Of Pictures
- Assassination Machine
- Pasando Chanaral
- Buckets Of Rain
- Dani V
- Rock' N' Roll Kids
Sorgual
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