Irresistible Illustration :
Sweet Smoke avec "Just A Poke" sorti en 1970 est sans doute l'une des plus belles pochettes de vinyle que je possède, je ne me lasse pas de la regarder, et cela tombe bien d'écouter cet excellent album de transition entre pop psychédélique et rock progressif.
C'est Jan Finjheer qui a conçu ce visuel, un sage du moyen orient fumant avec concentration un joint orné d'étoiles et de rayures ...
Sweet Smoke naît dans le quartier de Brooklyn à New York en 1968.
C'est en fait la réunion de trois groupes distincts, jouant des musiques différentes.
Jay Dorfman (batterie et percussions) et Marvin Kane (guitare et voix) jouaient ensemble, et Andy (Andrew) Dershin (basse) puis Mike (Michael) Paris Fontana ( saxophone, flûte, lead voix et percussions) sont venus se joindre à eux.
Le nom du groupe est initialement " Sweet Smoke Of The Happy Plant Pipeful", l'accessoire festif et favori du batteur Jay étant cette pipe à herbes qui rendait heureux ! Belle idée que de raccourcir ce nom !
Le quatuor passe à cinq avec le guitariste Victor Sacco, lead guitare, mais qui quitte rapidement le groupe.
Vont se joindre Marvin Kaminowitz (guitare solo et voix) et Steve Rosenstein (violon, guitare, percussions et voix).
Ils s'imbibent de cette culture psychédélique du Summer Of Love et du mode de vie qui va avec, doppés par les psychostimulants. Ils vont de bars en bars, alignant kilomètres et petits contrats, considérés comme un "Junky Band" donc un vie devenant à risque dans le monde répressif développé par le tout frais président Nixon.
Refoulés à la frontière Hollandaise, ils s'installent en Allemagne dans une ferme à Hüttum, à proximité de la Hollande (pour des raisons d'approvisionnement !) accueillis transitoirement par un sculpteur et un peu gourou Waldemar Kuhn.
Ils tournent en Allemagne ainsi qu'en Hollande et France, tous entassés dans leur petit Ford Transit.

Des journalistes intrigués, viennent voir ces étranges américains, et peu à peu la presse parle du groupe.

Signés par EMI, ils enregistrent "Just A Poke" à Cologne, avec ces deux longs morceaux légendaires de 16 minutes.
Conny Plank, l'ingénieur du son n'a enregistré jusqu'à présent que des disques de musique classique ! Et cette confrontation va amener un son, une rigueur, que cet ingénieur devenu célèbre exploitera avec Kraftwerk, Devo, Eno ou Eurythmics ! Quelle masterisation magique.
Il s'appuie beaucoup sur le saxophoniste et compositeur Michael Paris Fontana, qui venant du jazz a l'habitude de l'esprit des bands.
Sweet Smoke : Just A Poke / 1970
- Baby Night
- Silly Sally
La tournée dure un an, entrecoupée par un séjour en Inde pour une retraite spirituelle dans une communauté Ananda Marga. Mike Paris tout juste marié s'installera d'ailleurs en Inde.
C'est au Népal, que des touristes leurs apprennent le succès de leur album en Europe !
Ils rentrent et signent en 1973 avec EMI pour le second album "Darkness To Light" réalisé la même année dans un studio en Hollande.
Marvin Kane retourne étudier à Boston.
Le frère d'Andy, Jeffrey Deshin (piano, vox et percussions) , apportera beaucoup pour la composition des morceaux. On notera la présence de Rochus Kuhn (violon et violoncelle), Puppa Kuhn (flûte), Peter Von Locht (saxophone) et Marty Rosenberg (percussions).
Sweet Smoke : Darkness To Light / 1974
- Just Another Empty Dream
- I'd Rather Burn Than Disappear
- Kundali
- Believe Me My Friends
- Show Me The Way To The War
- Darkness To Light
Le groupe se sépare en 1974, pour une fois sans aucun désaccord, ni morts par overdose, juste par lassitude et fin d'un mode de vie libertaire et expérimental, après un dernier concert à Berlin qui sera enregistré et publié à postériori comme le "Sweet Smoke Live"
Il y aura d'autres pochettes plus moches lors des rééditions augmentées.
Ils restent toujours amis et en contact d'où ces deux photographies, la première en 72.
Sorgual







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