Intrigante voix.
La radio publique Française en grève, bande son sans interruption ni commentaires, avec des programmateurs qui se font plaisir, est un instant parfois de belle découvertes.
Gars ou fille ?
Il n'y a pas que ça.
Le style c'est quoi ? De la Soul Cantique ? Du Gospel Hip Hop ? Du Cabaret choral?
J'ai eu la chance du réflexe de l'algorithme magique du "mais c'est quoi donc ce truc?".
"Home" morceau féérique plein de cordes et d'harmoniques, et cette voix !
Morsure auditive : Canine
Canine
Magali Cotta, Niçoise, vivant à Montmartre, est à la tête d'un groupe concept, entièrement féminin, qui fait une musique unique. Elle a fait le conservatoire à Nice puis Paris (piano) puis une école de Jazz.
Le nom du groupe Canine est une de ses inspirations, elle aimait son côté féminin et dangereux.
C'est Jean Philippe Zdar qui lui a prêté les nuits son studio pour autoriser la sortie du premier EP, en 2018.
La présence scénique est importante et elle a conçu son masque et organisé l'esthétique gothique du groupe autour. Le nombre varie de 5 à 14. Elle se dit la femelle alpha de sa bande.
Un exemple en vidéo. Et même un autre lors de ce même Live TV.
Elle travaille sa voix dans plusieurs tonalités, chantant en anglais où français, d'où cette aura androgyne.
Cinq ans de travail pour aboutir à cet album unique par son étrangeté, de l'OniriPop !!?.
Il est sorti initialement en 2018
Comparer mais à quoi ? Une Bjork qui aurait fait de la pop aux influences Classique, Soul et Gospel ? Un lyrisme et une qualité d'orchestration d'un Gérard Manset moderne qui aurait de la voix ? Des paroles françaises et des cordes qui font penser à William Sheller.
Ne passez pas à côté : entrez et écoutez !
Je n'ai pas écouté car pas attrapé l'album suivant de 2022.
Nota : sur cet album les bonus, remixes, n'apportent rien (à mon sens).
Canine : Dune (Version Deluxe) / 2019
- Laughing
- Fight
- Bienveillance
- Glow
- Hip Hop (Interlude)
- Dune
- Home
- Ventimiglia
- Twin Shadow
- Sweet Sway
- Forgiveness
- Temps
- Jardin
- 13 = 1
- Fight (Feat Flèche Love)
- Jardin (Feat Silly Boy Blue)
- Glow (Live From The One Mic Tales Feat ALA. NI )
- Forgiveness (Molécule Remix)
- Fight (Apollo Noir Remix)
- Twin Shadow (Haute Remix)
Sorgual





"Ne passez pas à côté : entrez et écoutez ! " moi je fais ce qu'on me dit, surtout avec autant d'enthousiasme. Ma dame qui est du coin a pu en entendre parler. Je commence par ce qui s'écoute le plus sur SPOTIFY"Twin Shadow" mais j'ai bien l'intention de creuser, le chant est plutôt surprenant, arrangement Sheller? Probablement...
RépondreSupprimerLe travail de la voix intrigue mais sur la durée la promesse n’est pas tenue, ou bien de la lassitude, je trouve le traitement vocal éliminer des intonations naturelles et donc moins d’émotion. Davantage Sheller que Bjork ! L’album de 2022 a abandonné cette voix, conséquence ? De la bonne chanson française qui perd sa différence, reste que j’ai aimé le titre « Blue » (Lana ?) J’écoute « change » et peut-être suis-je phase de changement d’avis, des couleurs différentes… Sans oublier de jolis textes en Français. 2022 et depuis ? Rien ? Dommage !
SupprimerMerci. Au moins je n'irai pas chercher le suivant. Il restera au rayon de mon cabinet de curiosités musicales ...
SupprimerEt demain c'est pour toi !
SupprimerZut, mon intention était inverse, j'ai dit quelques chose de mal? ;-) Ecoute un ou deux titres tout de même.
SupprimerNon juste que c'est la voix qui m'a attiré, et si elle ne domine plus, je ne le mets plus dans mes priorités d'écoutes, mais j' y viendrait.
SupprimerAh! Oui... intéressant, je vais explorer. Merci!
RépondreSupprimerBon, j'ai écouté avec une grande attention, au casque (fabuleuse mise en relief sonore), puis en écoute sur mon système son.
RépondreSupprimerD'emblée ce qui m'est apparu n'est pas l'axe chant, avec cette voix (ces voix) intégrées technologiquement dans le propos, masculinisées, reféminisées ou déféminisées, androgynes, désexualisées, robotisées, peut être et intelligemment artificielles tant qu'humainement inhumaines.
Donc tellement hors de notre cadre habituel de perceptions vocales.
J'ai immédiatement compris que ce n'est pas la "chanteuse" qu'il faut chercher - du moins tel que nos perceptions habituelles l'entendent.
Non, ce qui m'a immédiatement attiré c'est ce : "enfin !".
Oui, enfin en 2025, ça y est, on franchit le cap de l'électro (nique) de bazar, de jouet club ou d'intellectualisme pour soit disant initiés pour aller vers une véritable notion de création totale avec cet élément qui va devenir une partie composante et véritablement orchestrale et au coeur du concept, du propos.
Ici je ne vais chercher aucune référence, aucune étiquette, strictement rien qui puisse me permettre de me raccrocher à quelque chose histoire d'avoir une quelconque bouée pour secourir l'évasion par des sensations sur le chemin de l'inédit.
Ce, bien qu'il y ait si l'on veut s'y prêter, de matière en ce sens, mais encore une fois ce n'est pas le "propos" créatif, c'est juste une logique culturelle.
Ici tout est intelligent, tout est compris, géré, tourné non vers le futur mais enfin et réellement actuel.
Et ça fait du bien - beaucoup de bien que de se dire qu'enfin non seulement on y est mais que de là, de très belles perspectives créatrices peuvent désormais se dessiner. J'ai toujours pensé qu'il faudrait du temps pour dépasser la musique avec son accès hyper démocratisé, ses possibles devenus à la portée de tous, ce qu'on a cru et pensé destruction massive de la création par la fin du support matériel pour le support virtuel et par là, la pluralité culturelle à l'infini.
Sauf que de cet infini ne nait pas forcément la culture, l'envie, la curiosité.
L'humain reste tel quel. Il se conforte à ses habitudes, à son éducation et à sa culture, ce, bien trop souvent.
Il fallait bien que cela s'intègre, puis se digère, crée de nouveaux modes de pensée et évolue, réellement.
C'est à dire, puisse faire partie normale du processus.
Prenne ... le temps.
On ne passe pas d'un claquement de doigt dans une autre dimension.
Il ne s'agit pas de création, mais de processus actif de création, en rapport simplement avec enfin, assumer et avoir intégré tout ce qui est musique aujourd'hui.
Alors, oui, on peut aujourd'hui trouver cela génial et je n'ai pas été loin de le penser...
ou tout bonnement enfin actuel et désormais cheminement vers le "normal".
Ici je n'ai cherché aucun repère et me suis même directement interdit d'en avoir, ce même jusqu'à l'écriture des cordes qui est effectivement parfaitement adaptée et intégrée dans l'ensemble du propos, idem avec ces voix, choeurs, textures vocales aussi étrangement anciennes qu'un chant des oiseaux de Janequin et modernistes qu'un choeur de Webern ou habituelles qu'un ancestral chant de fond de church gospel.
Ici la musique est autre, elle est en mutation, a pris son évolution en compte et c'est tout ce qui m'intéresse, pour - enfin ! - ce meilleur que j'ai tout de même tant attendu.
Oui, enfin !
Merci d'avoir posé des mots que je ne ne trouvais pas sur mes ressentis dans cet étrange nouvel univers familier où la voix étrangement travaillée n'était qu'une porte d'entrée sur laquelle je m'étais focalisé, peut être parce qu'elle se verbalisait plus facilement pour moi.
SupprimerEn fait à posteriori, je me rends compte que cet album est aussi clivant et aussi dérangeant que l'avaient été certains de mes albums de Krautrock, un autrement, un différent, une utilisation autre de la musique et des instruments, mais dans une cohérence pourtant familière, une évolution, une révolution. Un peu comme avec Asimov, une nouvelle Fondation, mais toujours en fait contrôlée et dans un même but par des chemins détournés et entremêlés.
Merci encore de me faire monter le niveau ... du son bien sûr.
C'est marrant, j'ai pensé justement te parler des premiers Kraftwerk, non pour le comparatif musical, mais pour ce que cela a révolutionné en première approche puis embarqué ensuite.
Supprimerde là, de l'expérimental, du réel et malheureusement beaucoup de superficiel, j'entends là une écoute qui n'aura fait qu'effeurer pour en sortir non le fond mais la forme.
Boulez a fait cela avec l'école de Vienne, il a intellectualisé à l'excès le sommet de l'iceberg et a totalement oublié le côté principal de cette musique, à savoir, que comme toute musique et quel que soit son chemin expérimental, assumé, assis, elle doit rester musique et toucher les gens. En cela Boulez a récupéré le superficiel et en a fait état intellectuel pour l'expérimenter à l'excès.
A l'inverse le mouvement krautrock a généré beaucoup d'expériences mais est toujours (ou du moins souvent), resté très musical, parfois même simpliste (Tangerine Dream, Shulze), mais toujours avec cette dimension qui créée le sensoriel.
Can - parfait exemple.
Popul Vuh...
Et bien sûr je ne détrône pas kraftwerk dont la froideur apparente robotique est justement ce qui provoque l'inconsciente sensation - un mix de génie que cette vision déjà largement futuriste pour le coup et dépassant l'actuel de son temps.
Asimov... oui, belle analogie.
Et le son de cet album à forte densité, c'est effectivement qq chose.
Passionnants échanges. Qui m'incite à y retourner, changement d'angle d'écoute. Quel dommage qu'elle n'ait pas eu des encouragements comme les votre. Son deuxième album qui est agréable est un volte face - sous prétexte de ne pas se répéter - qui rejoint le peloton de chanteuse pop française. Alors qu'elle avait une place à prendre auprès des moins nombreux "La Femme" "Christine And The Queens"
SupprimerJe ne pensais pas que se focaliser sur un angle d'écoute , ici la voix , pouvait à ce point fermer les oreilles à d'autres informations. Pour moi c'est une sacré découverte.
SupprimerLa voix, depuis gamin, c'est mon premier instrument attractif d'écoute, je te dis pas le mal que j'ai eu à écouter des albums de jazz ou musique savante sans chant. J'y arrive, mais si ça chante alors c'est mon premier "regard" je ne peux pas m'en empêcher. Et par contre je te dis le miracle d'aimer l'Opéra.
Supprimerau passage, merci de suivre les commentaires, c'est un plaisir d'échanges, alors que le blog - contrairement au forum - n'est pas bien adapté à ouvrir des sujets à débat. Heureusement il y a maintenant P0G et toi.
SupprimerMoi aussi la voix est apparue longtemps cardinale, puis le funk et le jazz ont fait des percées, les instrumentaux restent dans un rapport très défavorable, peut 1/50 en sondant rapidement le disque dur ... Ecouter autrement est un apprentissage et surtout une concentration qu'il est parfois difficile d'atteindre.
SupprimerC'est l'avantage du post quotidien, je suis de près les commentaires ...
SupprimerConcernant l'approche par la voix, moi c'est (forcément) un peu l'inverse...
RépondreSupprimerJe m'explique.
J'ai commencé la musique par le chant et le piano, puis arriva la percussion.
A l'époque c'était la certitude d'avoir une formation complète. et effectivement ce fut le cas.
J'ai toujours "chanté" ce que je joue, ce, même à la batterie, ce qui peut paraitre étrange, mais c'est le cas - pourtant, à l'inverse, je vais vous parler non du musicien qui joue et chante de fait, toutes les notes en les formulant, mais de l'écoute...
Curieusement, comme j'ai l'oreille absolue, il m'a fallu énormément de temps avant d'entendre les notes quand il s'agit de chant. Comme si l'instrument vocal était à part, à cause du texte ? à cause du rapport physique immédiat ? Je me suis fait mes réponses sur le sujet et on en a parlé, avec d'autres musiciennes et musiciens, ce même avec des élèves ayant cette même faculté d'oreille absolue (c'est de plus en plus rare, du fait de l'oublie d'enseigner à écouter dans les cours de FM-Solfège, vous pourrez lire ça dans mon blog, j'en parle #solfège).
Il m'a fallu pas mal de trouvailles pédagogiques pour elles et eux, d'ailleurs afin de leur casser cette barrière.
Donc difficulté de concentration à mettre des nom de notes sur de la voix, puis, en s'éduquant soi même, en trouvant sa propre "écoute", cela finit par venir.
Aussi l'accès immédiatement vocal n'a pas été et ne reste pas pour moi l'entrée en musique. Cela arrive bien loin derrière même des seconds plans - sauf si... l'interprétation dépasse le propos musical (Sinatra, Plant, Bennett, Ella, tous les opéras de Puccini, Mozart parfois, Billie, etc...), par la sensibilité, l'énergie, la prise de propos, bref, des critères d'immédiateté effectivement incontournables.
La dernière qui m'a amené cette immédiateté est Freya Ridings.
Sinon la voix s'inclus dans le propos général comme étant l'élément "soliste", leader, mélodiquement principal mais je l'entends et l'écoute par rapport au reste et jamais en soit. Autrement dit elle est la résultante de l'ensemble, ou selon, une composante de cet ensemble, et ce selon c'est forcément la façon dont a été pensée et générée la composition.
Avec chaque compositeur cela diffère et ce, même avec chaque titre d'un artiste-compositeur...
En chanson française pour moi c'est encore plus difficile...
Car, le texte masque tout et de là, le chemin qui me mène réellement à la musique passe d'abord par l'abstraction de celui ci, même si son importance est capitale pour ensuite creuser le propos musical.
J'ai mis, par exemple, des années (depuis l'adolescence) pour réaliser qu'Aznavour c'était, en fait, du jazz... les textes, la voix, l'artiste me masquaient complètement et de façon rédhibitoire la réalité de sa musique, puis un jour où je passais en première partie d'un chanteur pianiste qui interprétait Aznavour en trio jazz, mon oreille a changé son chemin obtus.
suite
RépondreSupprimerLa véritable problématique du musicien est donc un autre degré d'enfermement d'écoute.
Il n'est pas rare et même bien trop fréquent qu'un guitariste n'écoute que la guitare dans un titre, idem pour les batteurs - je l'ai tellement dit aux étudiants qu'il fallait dépasser en intégrant dans l'écoute et la culture leur "penchant" instrumental.
C'est pour ça que le degré culturel est capital mais ça l'est aussi pour que les musiciens, et les instrumentistes, puissent s'ouvrir vers d'autres entrées - souvent justement - instrumentales, afin que leur oreille s'ouvre et se développe différement... Puis ils apprenent l'harmonie, la compo, l'arrangement, très important, d'autres instruments et là, enfin si peut être ils le souhaitent, le couvercle s'ouvre.
Pour en revenir au chant, il n'y a rien de plus difficile que de le retranscrire et lui donner une technicité écrite musicale. La voix a tellement de "composantes" incodables qu'il faut faire un tri afin de trouver au delà du texte, de l'identité, de l'interprétation, etc. l'écriture musicale.
Et ça m'a pris beaucoup de temps que cela... ce fut réellement u problème là où avec n'importe quel instrument je transcris en immédiateté.
Et c'est par necessité (parce que les partitions étaient introuvables ou hors de prix), devant transcrire pour le piano bar, des élèves, des classes, etc. des "chansons" avec leurs mélodies, que j'ai fait de façon très disciplinée, ce travail de tri (allez donc retrouver la mélodie derrière un Renaud, par exemple...).
Voilà un peu mon ressenti par rapport à ce débat vocal.
bonne journée
Merci et donc un oeil sur le sujet "solfège" que je pensais dispensable pour moi qui ne suis pas musicien. De ce pas
SupprimerEn un sens c'est beau qu'un musicologue puisse aussi se laisser emporter par l'émotion du chant comme un simple musicophile et perdre ses sens d'écoute et d'analyse.
SupprimerL'émotion, la curiosité, restent le point d'entrée du musicophile, me reste à apprendre à mieux écouter (parfois).
Passionnant débats en tout cas. Un grand merci.