vendredi 15 août 2025

Mardi Gras

Black Indians :

En cette période de turpitudes, turbitude, Trumpitides ?,  aux USA, où tout ce qui n'est pas blanc et rigoriste religieux n'a plus le droit à la parole, à l'art et à l'histoire, je me suis intéressé à cette musique très particulière de la Nouvelle Orléans.


 

On dit que tant de musiques y sont nées où y ont pris de l'ampleur, blues, jazz, soul, funk, zydeco ... 

Toutes séquelles et fruit des rassemblements d'esclaves le dimanche, sur la Place Congo (Congo Square) du temps des colonisateurs Français,  eux mêmes occupés à la messe et aux rencontres sociales. Oui,  ils sont réunis en attendant leurs maîtres sur cette place au départ marchande, troquant des denrées, des idées, et puis vint la musique, un mélange de rythmes et de sons caribéens et africains.

 

L'arrivée après la vente de la Louisiane, d'une autre culture blanche et protestante Britannique, à renforcé cette communauté à part qui a développé sa propre culture avec ses moyens limités 

On a volontairement effacé les traces de ces noirs qui ont marqué l' Amérique et son développement, une réécriture blanche et politique aggravée par l'empreinte d' Hollywood. 

On a tenté d' accroître une domination en leur effaçant leur propre histoire, en réécrivant leurs souvenirs, en luttant contre leurs souvenirs et transmission orale. Non cette photo n'est pas générée par une IA mais juste par l'histoire méconnue de tout un  peuple.


 

Peut être avez vous vu le reportage édifiant sur Arte :  

 

Black Far West , une contre histoire de l' Ouest.

  • Un Cowboy sur quatre était noir. 
  • Le plus grand des chasseurs de prime était Bass Reeves, un noir, qui a inspiré le mythe du très blanc et mythique justicier  "Lone Ranger" (avec son masque noir !) 
  • John Wayne dans "la Prisonière du Désert" n'est que le reflet de la réelle histoire de Britton Johnson, noir parti à la recherche de sa famille enlevée par les Indiens.
  • Qui parle du Trappeur James Beckwourth, mulâtre, né esclave, devenu chef de guerre chez les Cros, qui balisa  les chemins de quatre états, plus important que  Davy Crockett ... 
  • 10 % de l'Armée de l Union pendant la Guerre De Sécession étaient des Noirs.
  • Tout le rapprochement entre noirs et indiens a été effacé,  pourtant de nombreux noirs esclaves évadés, se sont réfugiés et ont vécu avec eux, ont eu des enfants métis.
  • Qui parle de ces noirs qui conquirent aussi l'Ouest et fondèrent des villes. Il faut attendre 2023 pour que Martin Scorcese arrive à faire "The Killers Of The Flower Moon", l'histoire de la Communauté Osage.


 

C'est dans ce contexte qu'est né le Mardi Gras de la Nouvelle Orléans.

C'est une contre culture de la rue, subversive, crée par les Black Indians, ces noirs de la Nouvelle Orleans qui ont assimilé la culture indienne, en particulier spirituelle,  


Ils s'approprient la fête chrétienne, pour en marge des célébrations officielle proposer leur propre défilé dès 1865, avec leurs propres codes. 

C'est en fait un affrontement entre gangs de quartier qui paradent en s'insultant et se provoquant, en voulant être les plus beaux , les plus spectaculaires. Tout est guidé, dans chaque clan, par un chef, le "Big Chief", a qui son Porte drapeau  ("Flag Boy") prévenu par l'éclaireur ("Spy Boy") qui vient déclarer la présence et la localisation d'autres groupes à affronter où éviter. 

Les premières années cela dégénère toujours en violentes confrontations.

Vers 1880 la visite du cirque de Buffalo Bill va orienter les bandes vers cet habillage "Western Indien". 

Mais au fil du temps, surtout depuis les années 50, l'affrontement devient purement verbal et artistique

 

La musique est dans un langage particulier, parfois incompréhensible associant racines anglaises, africaines, créoles, espagnoles  et indiennes, un chant scandé entre le leader et le groupe sur une rythmique très africaine, de la musique de procession. Le jazz s'en inspirera.

En 1953, Sugar Boy Crawford grave chez Chess le single Jock-A-Mo qui sera popularisé par les Dixie Cups en 1964 sous le titre "Iko Iko", premier titre introduisant ce style musical chez les blancs. 

Un petit lien ?
 

Ce sont les Wild Magnolias qui en 1970 popularisent ces sons, mais dans un style électrifié et funk. Le premier hit est "Handa Wanda"

 


Il sont repérés par Barclay France qui les signe et diffuse en 1974 leur premier album aux USA, via la filiale locale et aussi en Europe. 



Un petit lien ?

Le deuxième en 1975, ici partagé,  ne sera pas diffusé aux USA avant 1993 (Sic !), après la tournée organisée en Europe par Willy DeVille.

Le groupe se base sur deux légendes :

Big Chief Bo Dollis né en 1944 (mort en 2015)  


Joseph Pierre Monk Goudreaux né en 1941


 

Le style se popularise et les groupes se multiplient.

Il y a aura les Wild Tchoupitoulas d'où sortiront les Neville Brothers

 

Pour comprendre cette culture, peut être  devriez voir la superbe série de David Simon "Treme"

(4 saisons sur la reconstruction de musiciens de la Nouvelle Orléans après l'Ouragan Katrina) 

 


Pour une plongée dans ce monde particulier il y a eu aussi cette exposition à Paris, ici en vidéo

 Exposition du Quai Branly

 
The Wild Magnolias : They Call Us Wild / 1975
 
  1. They Call Us Wild
  2. New Suit
  3. Ah Anka Ting Tang Boo Shanka Boom
  4. Fire Water
  5. Injuns, Here We Come 
  6. New Kinda Groove
  7. Jumalaka Boom Boom
  8. We're Gonna Party
  9. Ho Na Nae 

Un petit lien ?

Sorgual


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