Comme un agneau sacrifié
J'ai du apprivoiser à sa sortie ce double album en 1974, ayant du mal avec ce changement de cap, cette réinvention de son rock progressif britannique par Genesis.
"The lamb Lies Down On Broadway" est un carrefour.
Le groupe est devenu adulte, certains mariés ont des enfants, d'autres vont divorcer, tous ont une vie à côté de la musique, même si ils essayent encore de se retrouver à la campagne pour travailler.
Ils décident donc pour se retrouver au calme de louer la maison Headley Grange, où Led Zeppelin a enregistré "When The Levee Breaks", avec son studio mobile, et composent pendant six mois ce qui dès le départ voulait être un double album.
La maison est dans un état lamentable, pleine de rats.
Le titre phare est une intro piano par Tony Banks dont Peter avait développé la musique . C'est lui qui voulait une histoire, un guide qui rassemble tous les morceaux, un album concept.
Il imagine donc l'histoire de ce jeune et pauvre New Yorkais nommé Rael, d'origine Portoricaine, zonard qui voyage dans des mondes imaginaires, poussé dans le labyrinthique souterrain par un étrange nuage qui plane sur Broadway, affrontant de multiples épreuves pour trouver la sortie et sauver son frère.
Pourquoi a t'on l'impression que c'est surtout l'album de Peter, alors que c'est celui dans lequel il est musicalement le moins impliqué ? Sa voix est peut être plus travaillée et présente, les morceaux courts et les trouvailles sonores annoncent son futur parcours personnel ?
Peter travaillait, souvent seul à l'étage, les paroles ,pendant que les autres composaient la musique au rez de chaussée. Un assemblage parfois difficile.
La situation se dégrade quand Peter s'absente pour discuter un projet cinéma (musique de film et scénario) avec William Friedkin (L'exorciste), puis pour accompagner Jill sa femme qui a un accouchement difficile avec une fille prématurée.
Le groupe n'est plus si uni, les musiciens prenant plus de plaisirs sur les instrumentaux que dans le carcan de l'histoire imposée par Peter et la quatrième face de l'album est un peu bâclée.
Brian Eno travaille les voix sur In The Cage et The Grand Parade...
Pendant la tournée qui suit, Peter annoncera au groupe son départ dans un lugubre hôtel de Cleveland, mais finira la tournée à Besançon le 28 mai 1975... dernier concert.
Cette version Deluxe re-masterisée est un plus, un net gain dans les aigus, un peu défaillants, même sur le vinyle initial.
De plus on retrouve ce concert Live à Los Angeles l'année suivante.
Le cinquième CD n'apporte rien et je ne vous le propose pas.
J'ai regroupé les titres en deux fichiers,:
- l'original de 74
- le Live du 24 janvier 1975 au Shrine Auditorium de Los Angeles (Dont le son a été retravaillé, en studio, Peter ré-enregistrant sa voix et Steve ses parties guitares sur une grande partie des morceaux). Il sonne donc parfaitement.
Genesis : The Lamb Lies Down On Broadway / 1974 (Edition Deluxe 2025)
- The Lamb Lies Down On Broadway
- Fly On A Windshield
- Broadway Melody Of 1974
- Cuckoo Cocoon
- In The Cage
- The Grand Parade Of Lifeless Packaging
- Back In N.Y.C.
- Hairless Heart
- Counting Out Time
- (The) Carpet Crawlers
- The Chamber Of 32 Doors
- Lilywhite Lilith
- The Waiting Rom
- Anyway
- Here Comes The Supernatural Anaesthetist
- The Lamia
- Silent Sorrow In Empty Boats
- The Colony Of Slippermen
- Ravine
- The Light Dies Down On Broadway
- Riding The Scree
- In The Rapids
- It.
Et pour le Live de 1975, bien sûr comme sur scène dans le même ordre de titres que l'album, et qui se termine en rappel sur "Watcher Of The Sky".
Sorgual







Je reste sur ta question qui devient la mienne « Pourquoi a t'on l'impression que c'est surtout l'album de Peter, alors que c'est celui dans lequel il est musicalement le moins impliqué ? » Donc j’apprends via ton papier qu’il participe peu aux compositions. Déjà pas facile de savoir l’apport de chacun dans les disques précédents. Après la séparation il y a de la qualité musicale chez Genesis et Peter Gabriel, pas d’imposture. Conclusion nous serions dans un cas où texte et histoire brident la composition musicale et dans le cas « Lamb… » le résultat est … grandioooose. Un cas où le cadre contraignant bénéficie à l’œuvre. Il y a probablement suffisamment d’idées pour faire davantage de musique, pourtant l’agencement n’est pas indigeste, est ce que cet avis est partagé ?
RépondreSupprimerJe note ton avis sur la qualité sonore, j’espère un jour avoir accès à mes vinyles pour vérifier.