Le retour des vrais Zombies
Ce morceau est historique à plus d'un titre : Zombie
Il est composé en 1976, au summum de l'apogée de Kalakuta, cet "état" dans Lagos à l'intérieur de l'état Nigerian, cette enclave construite par et pour Fela Kuti, habitée par sa famille, ses danseuses et ses boys.
Kuti fait peur au pouvoir, par ses paroles provocantes, par son aura dans le peuple et dans le monde qui découvre l'Afrobeat et vient le voir jouer dans sa salle de concert "Le Shrine" à l'occasion du 2° Festival Mondial des Arts Noirs et Africains auquel il refuse de participer.
Il vient d'entrer en politique et de fonder les Young African Pioneers.
Il sort l'album Zombie en 1977.
Ici une reprise moderne sympathique en vidéo
Paroles métaphores de l'endoctrinement des militaires par le pouvoir (extraits)
"Zombie, O Zombie ...
Le Zombie ne partira pas, à moins que vous lui disiez de partir
Le Zombie ne s'arrêterra pas , à moins que vous ne lui disiez de s'arrêter
Le Zombie ne tournera pas, à moins que vous ne lui disiez de tourner
Le Zombie ne pensera pas, à moins que vous ne lui disiez de penser ...
Dites leur d'aller tout droit
Pas de pause, pas de travail, pas de sens
Dites leur d'aller tuer
Distes leur d'aller étouffer
Allez tuer!
Allez Mourir ! ... "
Le pouvoir n'en peux plus de lui et de ses provocations
François Bensignor raconte la suite dans son livre
Le dernier jour du festival, le 18 février 1977, un bataillon de soldats d'environ mille hommes encerclent puis mettent à sac le quartier.
Voitures, instruments, studio musical et bandes sons et même l'hôpital privé du frère cadet de Fela qui soigne gratuitement les pauvres sont détruits. La maison de Fela est brûlée après avoir jeté sa mère par la fenêtre de sa chambre, âgée de 77 ans, elle ne survivra pas à sa fracture de jambe compliquée. Les femmes sont violées, les hommes battus et emprisonnés.
Fela qui n'était pas sur place arrive, est battu, est arrêté et mis en prison.
Les premiers journalistes sur place sont également agréssés.
Il sortira un mois plus tard, phénomène facilité par le soutien du monde entier, lavé de fausses accusations, ne touchant aucune indemnité, les agresseurs n'ayant"jamais été identifiés !" selon la version officielle.
La renommée nigériane et mondiale de l'album en sera décuplée.
Il tirera de cet épisode deux magnifiques albums :
- Sorrow, Tears And Blood
- Unknown Soldier
Mais revenons à
Fela Kuti And Afrika 70 : Zombie 1977
- Zombie
Pour les étourdis en manque de liens vers discographie de Fela, une adresse géniale :
https://dontaskmeidontknow.blogspot.com/2024/04/fela-kuti-complete-works-of-fela.html
Un beau blog tourné vers le blues et la soul (je l'ai mis dans le blog roll).
Et pour ceux qui n'ont jamais vu : une perle, un des rares concerts filmés en bonne qualité son et audio , Berlin 1978
Sorgual
Super merci, j'adooore le monsieur, je connaissais un peu sa provocation à créer un état indépendant mais je ne connaissais pas la violence des faits. Le livre vaut le coup?
RépondreSupprimerUn peu déçu du bouquin qui manque de lyrisme, de verbe, même si on sent l'admiration et la qualité du travail. Il a eu une vie de roman, et là on lit une nécrologie ... exacte mais ... il manque quelque chose. Après c'est le seul que j'ai trouvé !
RépondreSupprimerBizarre, j'écoutais Fela Kuti dernièrement.
RépondreSupprimerLes bonnes ondes traversent l'Atlantique ...
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