Souvenirs du festival de Jazz de Nice (1977 ):
J'avais adoré ces concerts en plein air, tournant entre les trois podiums avec un nouvel artiste chaque heure, et découvert ce contrebassiste éblouissant quand il chante dans les cordes.
Un jazz "facile", festif, joyeux. abordable pour un néophyte comme moi, juste nourri à Armstrong, Bechet et de parentales compilations vinyliques diverses, souvent de l'ère pré Bop.
Quelle présence sur scène.
D'autant plus quand on sait qu'il sortait juste d'un infarctus, ce qui lui avait donné l'envie de quitter l'enseignement et reprendre la scène.
Slam est né dans le New Jersey en 1914, adopté, on ne sait rien de ses origines. Il étudie jeune le violon, puis la contrebasse. Au conservatoire de Boston il entend le violoniste Ray Perry fredonner à l'unisson de son jeu d'archet, et il adopte la technique, fredonnant à un octave supérieur à sa contrebasse.
Il devient plus populaire dans le duo Slim And Slam avec le pianiste Slim Gaillard.
Il collaborera ensuite avec Art Tatum, Lester Young, Erroll Garner, Don Byas, Benny Goodman et Dizzy Gillespie, Roy Eldridge et finalement Rose Murphy dont le jeu si particulier s'accorde si bien à son style.
Ce disque reflète donc cette deuxième partie de carrière, avec son groupe à géométrie variable.
Je garde de lui son sourire facétieux, comme sur la pochette, penché sur sa contrebasse ...
Il est mort en 1987
Quelques années plus tard, nostalgique de cet été là, j'avais acheté cet album.
Personnel :
Titres 1 à 10 : à Paris du 10 au 13 03 1975
- Slam Stewart : Contrebasse et Chant
- Johnny Guarnieri : Piano
- Jimmy Shirley : Guitare
- Jackie Williams : Batterie
Titres 11 à 13 : New York 10 07 1972
- Slam Stewart : Contrebasse et cahnt
- Gene Rodgers : Piano
- Jo Jones : Batterie
Titre 14 : New York 06 07 1972
- Slam Stewart : Contrebasse et Chant
- Wild Bill Davis : Piano
- Al Casey : Guitare
- Joe Marshall : Batterie
Slam Stewart : "Fish Scales" / 1987
(Black & Blue)
- Undecided
- The One I Love Belongs To Somebody's Else
- I Want To Be Happy
- Sleep
- Fish Scales
- At Sundown
- Memories Of You
- Bye Bye Blackbirds
- Saint James Infrmary
- I'm Just Wild About Harry
- Foolin' Around
- When Your Lover Has Gone
- Indiana
- Willow Weep For Me
Sorgual
Je me doutais bien que tu me réservais un article spécial, faisant ressurgir quelque artiste et autres souvenirs.
RépondreSupprimerPar où commencer ?
Nice je n'y suis allé qu'une seule fois, avec mon ami guitariste Jean Marc.
Jusqu'avant j'étais, isérois oblige, un adepte de Vienne que j'ai suivi de sa création jusqu'à ce que je m'installe dans le sud. A cette époque l'été, même si je travaillais dans plusieurs orchestres, j'arrivais à organiser ma passion pour aller m'abonner aux concerts à Vienne et là chaque soir (sans parler du off), trois groupes.
J'y ai admiré chaque année Miles pour lequel je me faisais l'obligation depuis son retour en 82 d'assister à un concert de son groupe, par an.
Et Vienne c'était le lieu le plus "facile" pour ça.
Retour à Nice...
Les trois scènes étaient bien là, à Nice.
On avait, à Nice, pris le billet Magma, Joe Jackson, Bahdu.
Trois projets, trois artistes trois moments extras.
Un très beau souvenir.
Quand tu partages la musique à la scène puis un jour comme celui ci, entre amis, ça marque.
Vienne est devenu le lieu de réservations pour autocars de comités d'entreprise - des pans complets du théâtre antique emplis de bobos qui, barquette de frites en mains, n'écoutent pas ou que peu, en profitent pour se faire une soirée "culturelle" entre potes, parlent de boulot, famille, météo, vacances à venir, exactement comme quand je joue en restau, la musique est la plante verte...
Cette "évolution" m'a fait bouder ces grands rassemblements musicaux.
Ecouter avec captivation le Modern Jazz Quartet et avoir juste à côté de toi un groupe qui vocifère, éclate de rires incontrôlés et parle sans discontinuer - c'est beaucoup trop pour moi.
Ce contrebassiste (les contrebassiste sont devenues des instrumentistes rares, aussi quand t'en trouves un, voir deux et rarement trois, sur un secteur donné, ils sont très sollicités - j'ai la chance inouï d'en connaitre trois, sûr, quatre si jamais), je l'ai croisé sans y prêter plus d'attention que cela au fil de mes vieux vinyles.
Cela me captive d'autant que tu le présentes aussi à l'archet, ce qui est fort rare... dans le genre Joe Chambers est une de mes références et Stanley Clarke quand il s'en empare m'irrite les oreilles par trop de faussetés.
C'est dire la difficulté de l'affaire.
Vincent, le contrebassiste du trio que j'ai monté pour jouer Faton prend souvent l'archet pour un jeu très lyrique. Mais Vincent vient du classique et joue encore classique en symphonique, aussi, ce mode de jeu lui est familier.
Slim Gaillard est un artiste qui a fait de très belles heures dans ma maison, facétieux, sérieux tant qu'amusant et jovial, une vision heureuse du jazz qui manque tant car la récup' intello du genre a inondé les cérébraux de tout poils. En France on a eu Henri Salvador, peut être bien que Trenet...
Donc Slam en sideman - croisé - en leader et aussi avec Rose Murphy, ça m'interpelle, passé totalement à côté de ce jazz oldies juste post Nouvelle Orléans pour lequel j'ai eu de l'intérêt sans forcément la boulimie de découvertes et curiosité.
Voilà donc largement sur ce fond de petite dédicace que j'apprécie fortement crois le bien, de quoi emplir d'intérêt ma passion pour le jazz car tu as mis la lumière sur un artiste qui j'en suis certain, va me captiver.
Il m'était arrivé un truc similaire avec George Coleman - mon père m'avait emmené à l'un de ces concerts au festival de Grenoble, là aussi c'était quelque chose, à la maison de la culture, très axé moderne et free. Et là, non seulement je suis devenu un passionné de free jazz (j'avais 15 ans...) et également, je me suis précipité afin d'acheter les disques de cet artiste pour retrouver, dans ma piaule, la magie de ce moment...
Un souvenir, un choc, un moment de grâce et hop !
merci beaucoup
bon week end.