dimanche 25 mai 2025

Une Vie De Luxe

Palace :

Je suis né dans une famille bourgeoise qui n'avait pas de problèmes financiers, ce qui m'a sans doute conduit à ne pas chercher à tout prix le profit dans mon activité de médecin, à aimer travailler en équipe à l'hôpital public plutôt que de courir les cachets en Privé ou Cliniques. 

Je n'aime pas le luxe, juste le confort.

Aussi mes contacts avec les très beaux hôtels en France ont été souvent le fruit de séjours en Congrès. 

Je me souviens du mythique Lutécia à Paris, juste avant sa première grande rénovation ...

 

Et aussi quand le Room Service qui porte votre petite valise vous dit sur le chemin de votre chambre au New Hotel From Marseille,  "Vous avez la plus belle chambre"  ... et que l'on pense "toi, tu cherches le pourboire" avant de dire "Oh merde, il disait vrai.".. terrasse au dessus des forts avec vue sur le vieux port... sous le soleil, plus envie de sortir !

 

 

Ou encore, quand en tant qu'inscrit de dernière minute, sans chambres disponible sur Lyon, on  me dépose dans "L' Atelier du Peintre" un "petit" duplex dans le très bel Hôtel de la Cour des Loges, qui vient de rouvrir après des travaux difficiles de la grande verrière qui surplombe la cour, réunion de plusieurs immeubles par d'anciennes traboules.

 


Et le Clarence Hôtel à Lille avec ses belles chambres toutes différentes son restaurant étoilé magique.

J'y retournerai avec plaisir

L'intérieur gigantesque et peuplé d'opportunistes moineaux du Radisson de la Tour De La Part Dieu à Lyon.

 

Le spectaculaire Hôtel Dieu Intercontinental à Marseille installé dans l'ancien hôpital.

Une vue sur la pointe des pieds en retrait de la mer sur la Promenade des Anglais à Nice...

Et beaucoup par ailleurs de chambres et de lieux anonymes, voire parfois pas très rassurants ou mal placés à des kilomètres des Palais des Congrès.

Je n'étais pas un rat de congrès, ni à la recherche de bénéfices décalés de mes simples besoins professionnels.

Pas plus idiot que les autres, j'en ai profité raisonnablement et toujours avec un grand merci sincère aux "sponsors" qui se cassaient la tête pour nous inviter au Congrès.

Par contre j'ai connu des profiteurs, des pique-assiette, des jamais assez bien pour eux, des professionnels plus du voyage que de leur médecine ... ce qui a conduit à logiquement à mettre des freins légaux aux dérives des laboratoires qui nous invitaient. 

Faut dire que Roselyne (Bachelot) avait poussé fort (à la fin de mon activité) le curseur, on ne pouvait plus nous donner ni post-it ni stylo sans y associer une notice médicale ... 

Depuis idiotie totale, pas de moyen pour un étudiant de se faire héberger pour un congrès, même s'il doit y présenter son travail, pas d'accès facile à ces lieux de réelle formation continue réclamée par l'Etat sans néanmoins la subventionner pour les médecins et étudiants.  Les paradigmes du"je contrôle tout (sauf moi)" du technocrate qui n'envisage que les faits et pas les conséquences de ses décisions arbitraires et sans dialogue.

Et en musique, j'adore cet album.

 

Will Oldham est là avec sa guitare et son chant triste, émotionnel et parfois tremblant (voire pas très juste)  accompagné de Liam Haynes aux claviers, Jason Loewenstein (de Sebadoh)  batterie et chant additionnel, Ned Oldham basse et chant additionnel , Bryan Rich guitare. 

 

C'est une merveille de production par  Steve Albini, pressant et compressant le groupe pour en extraire son urgence, son coeur,  ses tripes. C'est un disque écorché. La dissonance devient recherchée et harmonique. C'est du jus de sentiment. C'est la note noire du blues.

Palace Music :Viva Last Blues /1995


  1. More Brother Rides
  2. Viva Ultra
  3. The Brute Choir
  4. The Mountain Low
  5. Tonight's Decision (And Hereafter)
  6. Work Hard : Play Hard
  7. New Partner
  8. Cat's Blues
  9. We All, Us Three, Will Ride
  10. Old Jerusalem.

Un petit lien ?

Sorgual



4 commentaires:

  1. je m'arrête sur les palaces.
    ce sont des endroits que je connais vraiment très bien moi aussi, mais pas pour les mêmes raison, quoique restant professionnelles...
    dans un palace il y a forcément un... piano bar.
    et comme j'en ai fait métier (j'ai commencé en... 1978), en général estival (mais quoique ...) en sus de mon métier d'enseignant musique, j'en ai fréquenté un paquet, en général côte d'azur mais aussi fut un temps stations d'hiver.
    toujours d'excellents pianos (en général Steinway et plus fréquemment Yamaha) et une clientèle qui apprécie les bons alcools et la bonne musique.
    il faut des heures de répertoire, en général pianiste en palace c'est minima 4h/5h sans pauses et j'ai joué parfois de nombreuses soirées de suite au même endroit donc faut éviter de rejouer la même chose d'un soir à l'autre, aussi faut avoir un paquet de titres, des classeurs emplis de musiques à profusion et aussi s'adapter à la demande des clients qui aimeraient entendre tel ou tel morceau.
    Et là... faut l'avoir en stock ou en tête et en cas être très bon lecteur pour déchiffrer à le volée.
    aujourd'hui j'en fais encore, de temps à autre, également en soirées pour des particuliers qui n'ont pas vraiment de soucis financiers (!), mais ce métier a commencé à se perdre, les DJ ont envahi même les terrasses et salons de ces lieux où le piano trônait en place musicale incontournable.
    quand je dis de temps à autre, c'est aussi parce que c'est un métier solitaire, le partage avec le public existe heureusement, et c'est au pianiste de le provoquer car sinon tout le monde s'emmerde mais de cette solitude et de cette contrainte si on tire effectivement réellement du métier, rien ne vaut le fait de jouer, à minima, en duo, car le partage et le transfert d'énergies positives, c'est aussi ça.
    maintenant je fais du piano bar en duo et en trio.

    oui j'en ai connu et connais encore des palaces, des pianos tous aussi magnifiques ou basiques les uns que les autres et sous les doigts tant et tant de musiques que c'en est incalculable ou presque (l'an dernier je me suis amusé à lister à chaque fois qu'un titre que je "connaissais" me venait à l'esprit - je me suis arrêté après 1500 titres et y'en avait encore et encore - c'est ça le métier qu'apporte le piano bar en palaces).

    ah oui, au palace, apprendre porter le costard cravate obligatoire, à sourire sans efforts (car le piano c'est physique) et parler avec le client même quand on joue (donc diviser son esprit entre dialogue et musique), ne jamais oublier que dans piano bar, il y a bar et que l'abus est dangereux pour les notes à jouer, arriver bien à l'heure et éviter, les 4 h, voir 5 terminées de rester trainer, toujours refermer le piano avec un immense respect envers lui car c'est grâce à lui que, une fois qu'on l'a apprivoisé (chaque piano est différent et demande une attention particulière), on a pu assurer la soirée en toute quiétude et en fin de saison lui dire poliment au revoir car on le retrouvera l'an prochain.
    et... toujours sourire, là encore, ce même quant on déchiffre.
    et puis ne jamais faire montre de virtuosité, sauf si le client aime l'épate... non, rester sobre, mélodique et en improvisation toujours garder cet axe avec et autour du chant.
    Et quant on chante (ce que je fais aussi), ne jamais en faire trop et surtout s'organiser avec les plages instrumentales, car, la voix, c'est - et surtout quant on retient (on ne beugle pas en piano bar...) - un muscle épuisant à contrôler.
    et alors on est repris et quant la saison est terminée, grace au piano bar c'est à notre tour de... partir en vacances...

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  2. ah oui, et dans les palaces, on rencontre des stars...
    ciné, chanson, internationales, milliardaires, téléréalité (!), influenceuses (!!!), miss france, des politiques aussi (Hollande, Sarko) etc.
    des souvenirs : Johnny, Sacha Distel, Collaro, Orlando, S.Roland, Depardieu le compositeur F.Bayle et forcément, grâce et par la musique directement ces stars viennent engager la causette avec le pianiste et même pousser un peu, bcp, pas assez... la voix avec lui.
    de quoi écrire un bouquin

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  3. Un joli papier, curieux et un chouette commentaire Merci à vous deux.

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  4. Oui merci Pascal pour cet angle vraiment inattendu et très intéressant à lire.
    Dire que j'ai hésité à le publier celui là en me disant que cela n'avait que peu d'intérêt. Comme quoi parler de tout et de rien entre copains c'est toujours sympa.

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