Les Oubliés : Un Français à New York

Alain Bellaïche.

 

Je suis tombé par hasard sur ces deux albums que je ne connaissais pas.

Et quelle surprise que cette modernité cachée derrière l'étiquette folk progressif Français proposée sur le très riche site russe de Rock Archeologia 60-70 où j'étais allé chercher des perles du rock progressif Italien.

Et l'histoire de Bellaïche est encore plus surprenante.

(Je me suis aidé d'un papier de Arthur Guillaumot.)

Il a seulement fait deux albums aux USA entre 1973 et 1975.

Un jour, en 2018,  Alain est contacté par "Late Night Tales" qui lui demande son accord pour mettre un morceau dans une de leurs compilations, celle du DJ Floating Points. Celui ci précisait qu'il avait découvert ce morceau posté sur Youtube (pas par l'auteur) et qu'il adorait l'écouter avec son pote, le fils de Fela.

Son ami Richard Pinhas (Heldon), chez Souffle continu, a fait écouter les deux albums, et la boîte a décidé de les rééditer en 2020. 

Alain Benaïche est né en Tunisie, enfance à Cannes, puis Paris en 1968 pour faire les Beaux Arts. 

Guitariste, chanteur, il tente de survivre avec sa musique folk.  Il rencontre le guitariste du groupe Heldon, ancien du groupe Triangle, Alain Renaud. Les deux travaillant au Centre Culturel Américain, rêvent des USA. Il compose toujours dans une ligne folk et Renaud lui apporte une ouverture vers le rock et le rock progressif.

 

    Ils enregistrent deux 45 tours.

    En 1974, sur un coup de tête, Alain paye les billets d'avion pour aller à New York avec Renaud. 

 

Grace au producteur Rolf Spaar, il enregistre "Metropolitain" au Bell Sound Studio (celui qui enregistrait Lou Reed) avec des musiciens locaux : Marc Sithens à la batterie, Wornell Jones à la basse et un certain Nils Lofgren aux claviers !!.

C'est Alain Renaud qui par ses connaissances de musiciens de Neil Young à Washington qui ramène Nils Lofgren.

 

Ils ont travaillé en studio, sans partitions, juste des grilles d'accords, des essais, de collages de sons qui leurs plaisaient ; une ambiance décontractée. Uns symbiose autour d'une musique déjà très teintée des influences américaines ce qui a facilité le travail.

La musique de l'album sorti en 1975 est un composite de rythmes rock ou jazz, de folk style Crosby Still Nash & Young, et du rock progressif. Cet entre deux ne convainc pas le public.

Alain Bellaïche Avec Alain Renaud : Metropolitain / 1975 (Edition 2020)

 

1. Hey Murdie
2. Highway Song
3. Link highway Song
4. Ladies In Blue
5. Link renaud
6. The Last One
7. Can't Find My Way Home
8. Love Is All There Is
9. Don't Feel Sorry
10. Metropolitain
11. (Subway Jam) It's Over 

Un petit lien ?

Alain Bellaïche récidive, toujours à New York, avec cette fois ci un style plus funk -jazz ; orientation apportée par son ami percussionniste Jean François Fabiano.

 

Cette fois ci il s'entoure de John Hicks (Piano et Orgue), toujours Wornell Jones (Basse) Jerry Goldman (Violon). 

C'est bizarre, mais ce style et ses orchestrations ont plus vieilli que le folkeux précédent. Mais toujours autant de qualité musicale.

Alain Bellaïche : Sea Fluorescent / 1976  

(Edition 2020)

1. California
2. St Andrea
3. I'm Angry
4. Got My Place In That Country
5. Reggae & Western
6. Spanish Roots (In Spanish Weather)
7. Foolin Myself
8. Sun Blues
9. Sea Fluorescent 

Un petit lien ? 

Ensuite, n'ayant pu enregistrer un troisième album, un seul 45 tours en 1981, pas plus de réussite avec son group Kirlian Effect, il rentre en France. 

 

Alain Bellaïche n'a plus enregistré d'album, devenant producteur, faisant un film, expo photo, encore fait le rat de studio et beaucoup voyagé, finissant par jouer de la basse dans des groupes au Mexique.

 Sorgual