lundi 30 juin 2025

Le Mal Aîmé

Chuchotements plus que Hurlements du Vent :

Plus les année passent, plus je réécoute cet album, plus je le trouve intéressant.

 

Le rock progressif est à un tournant en 1976, le genre est infiltré par la pop et se pervertit, se radio-compatibilise FM, les grands se sclérosent, les oreilles s'ouvrent à d'autres genres et instruments...


Genesis est aussi à un tournant, deuxième album sans Peter Gabriel, et c'est le dernier album studio avec Steve Hackett  qui quitte le groupe à la fin de la tournée. 

Il se dit que Steve avait mal supporté le nouvel équilibre trouvé au départ de Peter Gabriel, et verbalisé ses doutes quand à l'avenir du groupe. De plus son album solo en 75, accompagné de Rutherford et Collins, "The Voyage Of The Acolyte" avait été plutôt bien perçu.


 

 D'ailleurs, Steve donne tout sur cet album, solo impérissable dans" In That Quiet Earth", compose "Eleven Earl Of Mar", belle intro guitare nylon sur "Blood On The Rooftops" co signé avec Collins. Il est crédité compositeur sur trois des neuf morceaux de l'album.

Banks reste bien sûr là et sait mettre en valeur la voix de Collins, qui s'éloigne de l'imitation de Peter Gabriel qui hantait cette même année "A Trick Of The Tail", ce qui avait à l'époque rassuré le public de Genesis mais limité l'évolution musicale. 

 

 

Il modernise aussi son jeu, confirmant le Mellotron mais surtout grâce à ses nouveaux synthétiseurs simule l'orchestre à cordes. L'effet "nappant" sera la marque de fabrique des futurs albums.

Collins chante mais reste aussi à la batterie, sur deux morceaux " rejoint le premier batteur, en duo, un dans chaque canal de la stéreo jouant la même chose.  C'est le début du concept à deux batteurs qui suivra ensuite le groupe, qui garde de plus la rythmique et les breaks jazzy si particuliers et reconnaissable de Collins , par exemple sur "Afterglow". 

 

Collins a pris le pouvoir de la composition, de la structure et du rythme sur cet album, il devient le leader même si Banks reste le ciment et le compositeur en totalité ou partie de 6 morceaux.

Et Rutherford dans tout cela ? Un peu discret, même si l'on peut lui créditer le virage un peu plus pop comme sur "Your Own Special Way". Mais quelle belle ballade.

On reste clairement dans un disque de rock progressif. Et le temps me fait aimer cette approche et m'éloigner de "A Trick Of The Tail" qui me reliait plus à la fameuse période initiale avec Peter Gabriel. Les deux albums s'opposent et se complètent. Wind est la face douce, claire, joyeuse ... 

Un virage positif qui malheureusement ne sera pas totalement confirmé pour moi avec les albums suivants.

Genesis : Wind And Wuthering / 1976  

(version remasterisée)


  1. Eleventh Earl Of Mar
  2. One For The Vine
  3. Your Own Special Way
  4. Wot Gorilla ?
  5. All In A Mouse's Night
  6. Blood On The Rooftops
  7. Unquiet Slumbers For The Sleepers ...
  8. ... In That Quiet Earth
  9. Afterglow

Un petit lien ?

Sorgual 


 

3 commentaires:

  1. Tiens, je vais écouter cela aujourd'hui. Merci Sorgual et beau lundi.

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  2. En réagissant à ton texte, en particulier l’appellation « mal aimé » et ton ressenti me remonte d’autres souvenirs, c’est le dernier album de Genesis partagé avec les copains, partagés dans le sens d’écoutes et de commentaires ensemble. En général bien perçu, chouette suite à « Trick Of The Tail », nos gouts restaient attachés aux genres, même époque pour s’extasier sur le WishBone Ash « New England ». Ensuite c’est la rupture, pourtant nous avions été voir Genesis en concert (l’album live comme souvenir) je dis rupture dans le sens que Genesis n’était plus la préoccupation des copains, je continuais seul et leur dire que j’avais acheté et écouter le et les suivants (Et U.K., VDGG…), mais la bande était sur autre chose… 1977 1978… Costello avec « This years Model » Sex Pistols, Clash, Jam, Television… les gouts communs étaient redistribués. Et aujourd’hui ? « Afterglow » continue à m’émouvoir, un beau mot pour une belle chanson.

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  3. Pour moi la rupture sera forcée, travailler le concours de médecine m'a éloigné de la musique pendant des mois, deux années de suite, et fait louper pas mal de choses en 1976 - 77, découvertes à postériori, dont le punk. Les Ramones achetés pour la pochette ... sans savoir quel musique ils jouaient en est un bon exemple. J'avais juste pas loupé Television et les Clash.

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