vendredi 12 septembre 2025

Ancien Etrangleur

Perle sous estimée:

 

Hugh Cornwell est né dans la banlieue nord de Londres en 1949. C'est son père (musique classique) et son frère aîné (Jazz et blues) qui l'initient à la musique qui prend un tournant rock sous l'impulsion de son frère cadet.

Rencontré à l'école, il fonde un transitoire groupe en 1964 avec Richard Thompson, qui lui apprend et fait jouer de la basse.


Pendant l'alibi de ses études de Biochimie à Bristol, il apprend en autodidacte la guitare et commence à jouer des reprises dans les clubs et restaurants. 

Mais il réussi ses études et part faire une thèse à l'université Suédoise de Lund


Il rencontre Hans Warmling qui forme un groupe (Johnny Sox) avec deux déserteurs américains et un autre suédois. C'est là qu'il commence à écrire des textes, puis de la musique, devenant guitariste chanteur.

 

Abandonnant sa thèse, il rentre en 1973 en Angleterre avec quelques membres du groupe , qui quitteront petit à petit les projets musicaux suivants. 

C'est la rencontre avec Jet Black (ancien batteur professionnel de jazz) qui vient de Guilford , qui est déterminante. Hugh cherchait un batteur, le sien étant parti.


Puis c'est le bassiste qui s'en est allé, remplacé par Jean Jacques Brunel.


Le chanteur également parti, Hugh contacte son ami suédois Hans Warmling.

La première formation de ce qui devient rapidement les Stranglers est née (1974).

 


Hans reparti en Suède en 1975 est remplacé par le clavier (autodidacte car au départ guitariste ) Dave Greenfield.


Ils tournent beaucoup grace à l'agence Albion,  Presque 200 concerts en 76.

 Ils signent enfin leur premier album fin 76 "Rattus Norgevicus", et dans la foulée "No More Heroes" en 77 'accélérant le rythme  vers un punk plus agressif.

 

Rappelons que les rapports avec la presse seront houleux, voire violents (tabassage d'un critique), sauf en France qui a toujours dit du bien du groupe.

En 78, il y aura le tournant plus dark, plus bizarre du groupe, puis plus new wave, et un public parfois circonspect. 


 

Hugh fait cinq semaines de prison en 1979 (à la sortie de tournée pour "Raven") pour détention de drogue, période où il fait avec Robert Williams (batteur pour Captain Beefheart)  son premier album solo  "Nosferatu".


 

Il publie sous son nom  un deuxième album solo "Wolf" en 1988


 

Hugh quitte le groupe des Stranglers après dix albums en 1990

Il a déjà commencé une carrière d'acteur au cinéma, théâtre, télévision, et va bientôt écrire dont la biographie du groupe.


Son départ montre aussi à quel point il était utile en tant que compositeur, musicien et parolier aux Stranglers restants.

Il poursuit sa carrière solo, et ce neuvième album studio sort en 2018

 


C'est un concept album, réalisé dans son home studio, qui célèbre dix personnages du vingtième siècle, allant de Lou Reed à Mussolini... et qui s'accompagne d'un disque bonus (Restoration) qui propose des versions acoustiques d'anciens morceaux des Stranglers.

Dans le premier disque :

La première chanson est pour Ernest Knievl, motard et cascadeur américain. 

"La Grande Dame" est une chanson sur sa mère, à moitié française, morte à 98 ans, 

La troisième est dédiée à Hedy Lamarr dont j'ai déjà parlé sur ce blog.

"Mosin" parle du pianiste chanteur de blues Mose Allison. qu'il espérait entendre chanter sur son titre, mais il est mort juste avant ...

"Mr Leather" parle d'un rendez vous (à New York) avorté avec Lou Reed, son idole depuis les débuts du Velvet Underground, citant son blouson en cuir ... 

La suivante parle du présentateur et comique Phil Silvers avec son personnage du Sergent Bilko. 

"Robert" est dédié à Robert Mugade, en qui il croyait pour sortir le Zimbawe de l'impasse colonialiste.

Puis Monster cite le créateur d'effets spéciaux Ray Harryhausen.

La suivante parle d'un accord de guitare ..

Avant de clôturer avec Benito Mussolini.

Le deuxième disque est donc acoustique avec toutes ces reprises dénudées des morceaux écrits pour les Stranglers, avec en bonus Ian Anderson à la flûte sur deux morceaux. 

Hugh Cornwell : Monster (And Restoration) / 2018


 

Disque 1 : Monster 

  1. Pure Evel
  2. La Grande Dame
  3. The Most Beautiful Girl In Hollywood
  4. Mosin'
  5. Mr. Leather
  6. Bilko
  7. Robert 
  8. Monster
  9. Attack Of The Major Sevens
  10. Duce Coochie Man

Disque 2 : Restoration 

  1. Outside Tokyo
  2. Let Me Down Easy
  3. Souls
  4. Don't Bring Harry
  5. Goodbye Toulouse
  6. Ships That Past in The Night
  7. Never Say Goodbye
  8. No More Heroes
  9. Big In America
  10. Always The Sun

 

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Sorgual 

jeudi 11 septembre 2025

Resurrection Blues

Commencer une carrière à 62 ans.

Robert Finley est né en Louisiane en 1954, rapidement intéressé par le jeu des guitaristes des groupes de Gospel, s'offrant dans une vente caritative sa première guitare à 11 ans.

Il devient musicien amateur.


A 26 ans, engagé dans l'armée américaine, mécanicien d'hélicoptères en Allemagne, il est recruté comme guitariste par l'Orchestre de l'Armée Américaine et tourne en Europe jusqu'à la fin de son contrat. 

Ayant du mal à survivre comme artiste de rue, il devient menuisier.

Sa vue déclinant en raison d'un glaucome mal soigné, il doit stopper son activité professionnelle. 

En 2015, il est repéré dans la rue en Arkansas par Tim Duffy pour une association d'aide aux bluesman "The Music Maker Relief Foundation"


 

Ils soutiennent des tournées, ce qui lui permet d'être produit par Bruce Watson pour un premier album en 2016 appelé en clin d'oeil : "Age don't mean a thing". Il sort en Europe en 2017.

Il prend cela avec philosophie "Tant que je peux mettre un chapeau sur ma tête ..." et continue d'aller parfois chanter dans l'église avec les choeurs gospel. Il a perdu la vue mais a gagné une vie où il vit ses rêves.

Sa caractéristique est cette forme de transition entre blues et soul, on a dit de lui qu'il régénérait le Black Bayou.

C'est lui qui a tout composé sur son premier album, sauf sur deux titres. 


 

Presque logiquement, Dan Auerbach des Black Keys s'intéresse à lui et ils collaborent, Dan produisant ses albums et organisant ses tournées ultérieures, quatre albums déjà..

 Robert Finlay : Age Don't Mean A Thing / 2016


 

  1. Just Want To Tell You
  2. Age Don't Mean A thing
  3. Let me Be Your Everything
  4. It's Too late
  5. Snake In My Grass
  6. Come On
  7. Make It With You
  8. You Make Me Want To Dance
  9. It Is Possible To Love 2 People

 

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Sorgual 

mercredi 10 septembre 2025

Conseil d' écoute

 Lives renversants

 

Quand j'ai parlé de Carmine Appice et de son groupe Cactus, Pascal m'a parlé de ce live au Japon en 1973 de son groupe suivant Beck, Bogert & Appice.

Formé en 1972, sur les ruines de Cactus et  du Jeff Beck Group, ces musiciens plus que compositeurs prennent leur ampleur sur scène. 

Leurs reprises, comme Superstition, avec l'utilisation du vocoder, sont des monuments rock. 

Ils savent choisir des trucs pas très intéressants tels que le "I'm So Proud"  de Mayfield et en faire une merveille dans un pur hard rock dont on ne saurait dire s'il est plutôt américain où britannique. Le blues joufflu n'est jamais loin.

Dommage que Beck soit parti avant le deuxième album début 1974... 

Le live de 73 au Japon 


 Je ne connaissais que l'album studio aussi de 73.

 


Mais j'ai également trouvé ces deux lives réunis sur quatre faces de vinyles sortis en 2023. 

Une orgie de Rock N' Roll dans la sainte trinité : batteur fou, guitariste émérite, bassiste de l'enfer avec au dessus d'eux les Voix !

Ce Box Set qui revient sur des concerts qui avaient reçu l'approbation des trois membres, juste avant que Beck (2023) et Bogert (2021) disparaissent. 

Ils reprennent l'enregistrement de 73 à Osaka (première pochette ci dessus) et rajoutent l'enregistrement de Londres.

Ils aimaient le concept d'opposer les débuts avec ce live au Japon en 73 (Koseinenkin Hall de Osaka les 18 et 19 mai 1973), et le groupe mature de 74 enregistré à Londres (Rainbow Theatre de Londres 26 janvier 1974).

On entend sur les morceaux communs l'évolution du groupe. 

Beck, Bogert & Apice : Live in Japan 1973, Live In London 1974 / 2023

 


* = Live in Japan 1973  // ° = Live in London 1974

  1. Superstition*
  2. Lose Myself With You*
  3. Jeff's Boogie* 
  4. Going Down*
  5. Boogie*
  6. Morning Dew* 
  7. Sweet Sweet Surrender*
  8. Livin Alone*
  9. I'm So Proud*
  10. Lady*
  11. Black Cat Moan*
  12. Why Should I Care*
  13. Plynth / Shotgun (Medley)* 
  14. Satisfied °
  15. Livin' Allone °
  16. Laughing Lady °
  17. Lady °
  18. Solid Lifter °
  19. Jizz Wizz °
  20. Name The Missing Word (Prayin') °
  21. (Ger Ready) Your Lovermaker's Coming Home °
  22. Superstition °
  23. Blues De Luxe / You Shook Me (Medley) °
  24. (Rainbow) Boogie ° 

 

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Sorgual
 

 

mardi 9 septembre 2025

Ballade Irlandaise

Irlande : Terre de contraste

La brutalité.

J'ai relu un petit article sur la vie de Francis Bacon, cet étrange artiste Anglais, mais né en Irlande à Dublin en 1909

Chétif, asthmatique, il subit les réprimandes et les maltraitances de son père ( il le "renforce" à grands coups de séances de fouet), père  qui le renie quand il avoue son homosexualité lorsqu'il est pris en flagrant délit, essayant les robes de sa mère.

Il est chassé du domicile à l'âge de 17 ans et survit grâce à une pension versée par sa mère.

Il vit une vie bohème entre Londres, Paris et Berlin, puis retourne à Londres où il vivote comme décorateur. Influencé par Picasso et les surréalistes, il perce enfin dans les années 30. 

Mais il continue de galérer avec son art choquant et provocateur, se disant amoral et athée...

Inapte au service militaire, en 41 il s'installe dans un atelier à Kensington et détruit presque toutes ses oeuvres de jeunesse. 


Je n'apprécie pas forcément ses portraits aux visages déformés, torturés, inquiétants.


C'est le peintre de la violence, de la tragédie, de l'effroi... un autre cri que celui de Munch 


 


Il peint ses fameux tryptiques.


 Celui là, vendu le plus cher à 142 millions de Dollars en 2013 !

Celui ci pour son amant Dyer qui s'est suicidé.

Toute sa peinture est empreinte de la distorsion, de la création d'un monde parallèle où le déséquilibre crée l'instant et le questionnement. 

Il est mort en 1992 à Madrid.

Après ce voyage terrifiant, un peu de douceur irlandaise.


    LISA HANNIGAN - Interview - Paris, mardi 10 avril 2012

    Lisa Hannigan est née en 1981, dans un village Irlandais perdu,  Kilcloon, 

    C'est en partant à Dublin pour ses études d'art, qu'elle rencontre au pub Damien Rice. dont elle intègre le groupe dans les choeurs puis comme co-soliste avec lui.


     

    C'est elle qui chante sur "9 Crimes".

     

    Elle part pour une carrière solo en 2007, avec un premier album "Sea Saw" en 2008


     

    Elle mène des projets parallèles, elle a son propre groupe, mais exerce principalement comme doublure vocale pour dessin animés ou crée des bandes sons pour films ou séries.

    Parfois elle fait des reprises en video (Portishead, Nina Simone ...) ou simplement s'amuse comme dans celle ci , avec souvent les musiciens de Damien Rice dont elle participe toujours aux albums.

    Deuxième album en 2011 : "Passenger". 


     Avec sa ballade "Knots" au Ukelélé, elle cartonne en France.

    Même si elle a composé surtout sur l'harmonium qu'elle venait d'acheter, ayant découvert le merveilleux son de cet instrument dans un morceau de Beck.

    Et puis vient ce troisième album en 2016, plus libéré, moins dans un carcan irlandais ou purement folk, une voix merveilleuse qui fait penser à Agnes Obel ou Lana Del Rey. 

     

    Une grande chanteuse. Un petit coin de paradis en apesanteur.

    Lisa Hannigan : At Swim / 2016 


    Lisa Hannigan
    1. Fall
    2. Prayer For The Dying
    3. Snow
    4. Lo
    5. Undertow
    6. Ora
    7. We, The Drowned
    8. Anahorish
    9. Tender
    10. Funeral Suit
    11. Barton
     
     
    Sorgual 

    lundi 8 septembre 2025

    Le Club des 26

    Tu pouvais pas attendre un an ?

     

    Le club des 27 est plus côté, avec entre autres

     

    • Robert Johnson en 1938 
    • Brian Jones en 1969
    • Alan Wilson  en 1970
    • Jim Morrison  en 1970
    • Janis Joplin en 1970
    • Jimi Hendrix en 1970
    • Kurt Cobain  en 1994
    • Amy Winehouse en 2011  

    Et puis, il aurait vu la commercialisation de son album, produit par Curtis Mayfield sur son propre label.

     

    Mais dans le Club des 26, il y a quand même Otis Redding, Nick Drake et Gram Parsons.

     

    James Thomas Ramey est né à Richmond en 1944

    C'est l'aîné de trois soeurs. En 1963, la famille arrive à Chicago. Comme souvent aux USA, il commence à chanter dans la chorale de l'église.

    Il bidouille de la musique avec ses amis du Lycée, créant  un groupe dont il est le chanteur " The Vets" ou "The Richmond's Own Vets". 

    On le remarque avec sa grande taille et son obésité liée à un trouble hormonal et surtout par son charisme sur scène.


    C'est le nom d'un caneton géant dans un dessin animé qu'il prend pour nom de scène : Baby Huey


    Il forme en 1963 le groupe Baby Huey & The Babysitters 

    • Baby Huey : chant
    • Melvyn Deacon Jones : clavier et trompette
    • Johnny Ross : guitare 

    Ils publient 4 singles remarqués :

     

    Il change de look avec sa coiffure afro, porte des tuniques africaines, électrise et dynamise le groupe qui compte jusqu'à dix membres.

     

    Mais c'est seulement en 1969 qu'ils se font repérer par Donny Hathaway, qui les présente à Curtis Mayfield qui signe  un contrat, mais ne souhaite pas travailler avec les musiciens de James. 

    Le groupe explose pendant l'enregistrement en 1970.

    Curtis Mayfield signe la majorité des compositions et  il y a une superbe reprise, sans doute la plus belle version de ce titre ("A Change Is Gonna Come" de Sam Cooke) en neuf minutes de bonheur, mais aussi deux titres de James Ramey.

    En obésité évolutive, devenu alcoolique et dépendant à l'héroïne, Baby Huey a du mal a assurer les concerts et doit se résoudre à une cure de désintoxication. 


    Mais il rechute et le 28 octobre 1970, James meurt officiellement d'une crise cardiaque (en fait d'une overdose d' héroïne) seul dans sa chambre d'un Motel à Chicago.

    Son unique album a donc été publié à titre posthume en 1971, peu de ventes,  avant sa redécouverte tardive, et son urilisation fréquente actuellement dasn les sample du hip hop.

    Un monument de la Soul. 

    Baby Huey : The Baby Huey Story -  The Living Legend / 1971 (Réédition 2025)

     

    1. Listen To Me
    2. Mama Get Yourself Together
    3. A Change Is Going To Come
    4. Mighty, Mighty
    5. Hard Times
    6. California Dreamin'
    7. Running
    8. One Dragon Two Dragon 

     

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    Sorgual

    dimanche 7 septembre 2025

    Hit Improbable

     

    Petit Sekou

    Il y a 60 ans Petit Sekou recevait de son père griot et joueur de Balafon une guitare.


     

    Sékouba Diabaté est né en 1944 en Guinée à Tiro. 

    Il apprend seul la guitare, avec un jeu qui s'inspire de celui des instruments traditionnels tels que le Balafon, puis se met à la composition, très inspiré des musiques du monde. 

    Il joua d'abord dans l 'Orchestre De Beyla dans cette Guinée noyée dans la forêt tropicale.


     

    Orchestre qui suite à l'indépendance (1958)  deviendra ensuite en avril 1961 le célèbre "Bembeya Jazz National".  Leur nom vient de la rivière qui traversait le village. 


     

    Cet orchestre national est donc payé par l'état jusqu'à la mort du président Ahmed Sekou Touré en 66. 


     

    Devant la réussite, le groupe s'étoffera avec entre autre le chanteur Demba Camara qui meurt d'un accident de la circulation en 73.

    En 77 à Lagos au festival international (voir zombie), Sekou Diabaté prend le surnom de Diamond Finger


     

    Depuis il est devenu le guitariste guinéen incontournable de Sekou Diabaté à Diamond Fingers, en passant par la reformation du Bembaya Jazz...

    Je n'ai pas réussi à attraper le documentaire "Sur les traces du Bembaya Jazz national" dont voilà le teaser.

     

    Petit Sekou est le titre qui révéla le Bembaya Jazz National 


     

    Le groupe est composé (sans totale certitude) de :

    • Sékou Camara et Achken Kaka aux cuivres
    • Sékou Diabaté à la guitare
    • Hamidou Diaouné  à la basse
    • Mory Mangala Condé à la batterie
    • Sekouba Mabino Diabate au chant 
    • Jenne Camara au chant

    Bembaya Jazz National : The Syliphone Years / 1976


    1. Petit Sekou

     

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    Sorgual