Un petit peu de repos pour vos oreilles.
A bientôt.
Musique Joyeuse :
Cet album me mets de bonne humeur, comme souvent la musique de Kevin Ayers, alors en faisant les bagages pour les vacances ...
Kevin Ayers naît à Herne Bay dans le Kent en 1944.
Il baigne dans la musique puisque son père Rowan Ayers est producteur pour la BBC.
Mais ses parents divorcent tôt et sa mère épouse un fonctionnaire qui prend un poste en Malaisie où il passe sa petite enfance.
De retour en Angleterre, c'est au Lycée qu'il rencontre Brian et Hugh Hopper, Robert Wyatt, Mike Ratledge avec qui il écoute puis joue de la musique.
En vacances en 1964, à Deia, sur l'île de Majorque avec son copain Robert Wyatt rencontrent Daevid Allen et répètent ensemble, probablement déjà confrontés vu l'époque à l'alcool et aux psychotropes.
L'université est un alibi, mais c'est la musique qui compte avec son premier groupe est celui des frères Hopper "The Wild Flowers", courte expérience formatrice.
Mais c'est surtout en formant en 1966 avec Robert, Mike et Daevid "Soft Machine" qu'il entre dans la cour des grands, débuts de l'école de Canterbury. Il chante et joue de la guitare et de la basse, et surtout compose.
Epuisé par la longue tournée de 68, il quitte le groupe en 1969 et débute sa carrière solo.
Il est tête de gondole avec Pink Floyd du nouveau label Harvest.
Il collabore avec Syd Barrett, Steve Hillage qu'il fait entrer dans Gong, Mike Oldfield.
Pour ce troisième projet solo sorti en toute fin 1971 , il est accompagné de musiciens de Gong, de Robert Wyatt, Mike Oldfield, David Bedford ...
Il est au summum de sa créativité, intégrant dans le morceau d'ouverture des éléments classiques : trilles sur les cordes, flûtes, cuivres à la Mahler, puis cette rupture sombre en accords menaçants sur un mode mineur et l'éclaircie de la guitare, les gouttes d'orgue qui tombent des feuilles ... on frôle une musique expérimentale compréhensible pour moi (exploit !) et cette voix qui apaise...
Quel début.
Et le reste est tout aussi surprenant , on passe d'une petite ballade aux dissonances des guitares saturées, c'est une émulsion étrange qui se tient et résiste au temps.
Un disque intemporel, un pilier de ma discothèque.
Ensuite un long déclin, facilité par sa dépendance aux drogues, une vie bohème, de nombreuses conquêtes féminines (Nico et des compagnes d'autres musiciens), il s'isole à Majorque et termine sa courte vie (mort à 68 ans) loin de l'industrie du disque dans un petit village de l'Aude (Montolieu) en France jusqu'en 2013.
Kevin Ayers : Whatevershebringswesing / 1972 (The Harvest Years Box / 2003)
Sorgual
Rachid Taha : Episode 1
C'est pas sympa de nous avoir planté comme ça en 2018, les coronaires serrées pendant la nuit, à seulement 59 ans, et même si ton hygiène de vie n'était pas celle d'un moine ascète et végan, cela me semble prématuré.
Né en 1958 à Saint Denis du Sig en Algérie , il rejoint avec sa mère son père qui gagne sa vie au fond des Vosges, dans une usine de filature.
A l'école il va à Lépanges sur Vologne, dans la vallée encaissée, humide ; puis lycée à Bruyères.
Drôle changement d'ambiance et de température, même si il y a encore les vacances à Oran..
Il apprends l'arabe avec son père, est surnommé "Rocheteau" au club de foot à cause de sa tignasse longue et du maillot vert, il aime les bals fasciné par les orchestres et les grandes sorties entre copain à "la ville" de Gérardmer.
Etudes de comptabilité, il quitte le nid et vends des bouquins pour survivre, rejoignant finalement ses parents à Vénissieux, son père licencié économique.
C'est là qu'il rencontre Mohammed et Moktar Amini. les amis bidouillent dans la musique dès 1980, mais fondent avec Jerôme Savy le groupe "Carte de Sejour" en 1982.
Ils travaillent en arabe et parfois français sur un fond de Raï et de percussions qui font penser au blues du Désert. C'est une musique fusion inédite. Ils trouvent rapidement un public qui leur ressemble.
Le magnifique premier album, au son brut, sans arrangements particuliers, sort en 1984
Leur utilisation du Rai, leur orientation politique n'est pas un facteur facilitant. Ils se brouillent avec le maire de Marseille Gaston Deferre, qui empêche leur concert, d'où la chanson "Bleu de Marseille".
Très impliqués dans la vie musicale Lyonnaise et les luttes pour l'Egalité et Contre le Racisme, le groupe buzze en sortant leur reprise de Charles Trenet en 1986 "Douce France" sur le deuxième album.
Ce titre devient l'emblème de la recherche d'intégration et de respect de la communauté de deuxième génération.
L'album, avec l'accord du ministre de la Culture Jack Lang, est distribué au députés à l'Assemblée Nationale pour parler de la lutte contre le racisme ...
Mais Rachid souhaite poursuivre l'aventure en solo et le groupe splite en 1989 au retour de tournée.
Carte De Sejour : Rhorhomanie / 1984
Carte De Sejour : 2 1/2 / 1986
Sorgual
Les Associés ?
Le clic zazardeux fait parfois bien les choses ...
Perdu sur un site russe où le cyrillique click peut t'envoyer sur des pubs incompréhensibles mais similaires aux nôtres, comme si la guerre n'existait pas !, où sur un coffret Italien comme celui là dont je n'avais jamais entendu parler.
Madmen tous deux dans leur glam période, sans aucun doute, mais les morceaux dépassent largement ce cadre temporel et je suis surpris par la qualité, la fraîcheur et l'homogénéité de ces reprises par des inconnus pour moi.
Une bande son homogène, parfait sur une clef et hop, les trois heures sur la route des vacances passeront si vite
Alors accrochez vous, 3 cd qui valent le détour, et une pure nostalgie modernisée de nos deux idoles de jeunesse David Bowie et Marc Bolan.
A Tribute To The Madmen
(Marc Bolan - David Bowie) / 2017
Disque 1 :
Disque 2
Disque 3 :
Balthazar :
Tout frais sortis du carton de ma crèche, je vous présente Gaspard, Melchior et Balthazar, les trois randonneurs se guidant aux étoiles, cités la première fois dans l'Evangile de Saint Mathieu, puis dans le nouveau testament, ne prennent leur titre de roi qu'au troisième siècle, puis un nom au huitième siècle.
Pour expliquer leurs origines des trois continents, Balthazar est mentionné noir et barbu.
Mais dans l'imagerie, la statuaire (même si le code des cheveux crépus apparaît), il reste un homme blanc parfois accompagné pour une meilleure compréhension par un page noir et un dromadaire..
L'imagerie se modifie à la Renaissance, le Noir n'est pas facile à peindre, mais la traite des esclaves offre des modèles ... et cette nouvelle scénographie se propage à grande vitesse.
Son look se rajeunit, mais pour ne pas effrayer on le place souvent au second plan, agenouillé.
Noir est compliqué même pour un Roi dans la culture Européenne ...
Et en musique :
Quel groupe, ils sont fort ces Belges.
J'ai eu envie de les réécouter suites à des débats chez Charlu, discussion sur les albums solo des membres du groupe.
Formé dans la région de Courtrai en 2004 se base sur deux amis de Lycée, Maarten Devoldere (guitariste, chant et clavier) et Patricia Vanneste (violon, synthétiseur et chant) qui rencontrent en jouant dans le rue Jinte Deprez (guitare, chant et clavier).
Ils suivent les cours au Conservatoire Royal de Gand.
En 2006, ils sont rejoint par Joachim Quartier (basse) et Koen Verfaillie (batterie)
Un mini LP au tirage confidentiel sort en 2006 : Balthazar.
Si vous avez une centaines d'Euros, vous pouvez essayer d'avoir un cd ...
Déjà de très bellles choses : écoutez ce "Don't Change The World "
Ensuite déjà une première consécration avec le premier album : Applause / 2010
Les deux derniers arrivés sont repartis remplacés par Simon Casier (basse et chant) et Christophe Claeys (batterie)
Très bel album de l'année en Belgique qui leur ouvre les portes de L'Europe.
Et on vient à notre album, Rats en 2012, avec lequel ils tourneront pendant deux ans.
Ensuite quelques remaniements (départ de Vanneste en 2018 remplacée par Tijs Delbeke) et plusieurs albums( 2015 "Thin Walls", 2019 "Fever" , 2021 "Sand") entrecoupés par leurs belles expériences musicales solo :
Balthazar : Rats / 2012
Sorgual
Motherhood bis
J'avais en fait confondu avec deuxième groupe est un groupe psychédélique formé à Boston en 1964.
Apple Pie Motherhood Band
Il est basé sur deux guitaristes Ted Demos et Joe Castagno rejoints par le batteur Jack Bruno , Richard Barnaby à la basse et le clavier Jeff Labes.
Tous issus du rock garage, ils n'arrivent pas à définir l'un d'eux chanteur principal.
En 1965, ils s'installent à New York, transitoirement sous le nom de "Sacred Mushroom", jouant au Bitter End Café, principalement pour Joni Mitchell, Neil Diamond, Kenny Rogers.
Une démo dans un mood psychédélique sous acides intéresse Atlantic qui les signe pour un album en 1968, à condition de trouver un nom plus commercial et moins provocateur.
Relocalisé dans le Vermont, le groupe additionné du chanteur Bruce Paine, une troisième guitare avec Michael Sofraine et l'harmoniciste Adam Myers.
L'abum est produit par Felix pappalardi.
En dépit de belles premières parties pour Jefferson Airplane, des Chambers Brothers et de The Paul Buttefield Blues Band, ils splitent en 1970 après le deuxième album.
On est vraiment dans le rock psychédélique vintage, certains morceaux ont vieilli, mais le tout n'est pas désagréable et le morceau inaugural du premier album vraiment bon.
Le deuxième est riche en reprises sans génie de Willie Dixon, mais la pochette est belle..
Bon pas l' album du siècle, de quoi reposer le disque dur, promis je ferrais mieux plus tard.
The Apple Pie Motherhood Band :
The Apple Pie Motherhood Band / 1968
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The Motherhood
(du jazzman Klaus Doldinger)
Klaus Doldinger est né à Berlin en 1936., vivant pendant la guerre à Dusseldorf.
Après avoir étudié dès 11 ans le piano et la clarinette, la composition et l'harmonie, très influencé par les orchestres des forces d'occupation américaines, il va débuter dans un orchestre de Jazz Dixieland (The Feetwarmers).
Il commence à enregistrer en 1953, gagne la "Coupe Sidney Bechet" à Bruxelles.
En 62, il tourne dans le monde avec son groupe le Klaus Doldinger Quartet et s'imprègne d'influences Africaines où Sud Américaines. Il rencontre et travaile avec Don Ellis, Kenny Clarke, Donald Byrd.
Devenu un Saxophone Ténor reconnu, il se tourne vers un jazz fusion, avec des codes psychédéliques.
En 1969 et 1970 il sort deux albums sous le nom de Motherhood, dans un style très psychédélique funky.
Pour ces albums :
Mon préféré est :
Motherhood : I feel So Free / 1969
Puis en 1971, il fonde avec Udo Lindeberg le groupe Passport, premier groupe Allemand signé chez Atlantic Records, qui propose une musique fusion, facilitée par l'intégration de musiciens d'Amon Dül II.
Il se mettra aussi à la musique de film (dont le claustrophobique Das Boot (le bateau) en 1981).
Habitant toujours en Allemagne, il reste en activité.
Demain je vous parle d'un groupe avec lequel j'avais initialement confondu cet album.
Sorgual
Lou Reed
Un pilier de ma discothèque, ne pas en parler sur ce blog aurait été incompréhensible.
On se repartissait entre copains les achats d'albums pour éviter les doublons, et j'avais eu la chance d'éviter l'achat de l'opaque Metal Machine produit au summum de sa consommation de cristaux de métamphétamines (Crystal Meth) dont les downs sévères et anxiogènes imposent barbituriques et alcool.
RCA bloqué par le contrat signé était obligé de l'éditer, à son grand désarroi, et avec un résultat commercial désastreux qui aboutira au retrait de l'album du catalogue.
Lou sort de cet épisode ruiné, et dans un état physique déplorable qui lui impose de modérer sa toxicomanie persistante.
IL obtient de RCA contre la promesse d'un album commercial une avance avec 15 dollars par jour et une piaule au Gramercy Park Hotel de Manhattan.
Retrouvant ses réflexes de composition comme sur Transformer, avec l'aide d'un ingénieur du son acquis à sa cause (Godfrey Diamond), par improvisations captées sur bande, retravaillées et assemblées, il avance vite ... Tout est réglé en quelques jours !!!
Du punk digressif et expérimental, on passe au dandy cynique bisexuel et amoureux
RCA est charmé et Lou trouve un bel appartement à l'est de Manhattan et s'offre un Teckel !
Coney Island Baby sort en Janvier 1976.
J'adore cet album
"Crazy Feeling"
Petite ballade qui parle d'une (drag) Queen qui lui procure de grands sentiments. On pense bien sûr à sa maîtresse, Rachel Humphries, femme transgenre.
Sent le vécu d'une dispute entre Lou et la fiancée (Sharon) d'un des membres du groupe qui appelle la police, écourtant la soirée... La version sortie en single est différente dans son orchestration (pas vraiment meilleure d'ailleurs) avec en face B un "Nowhere At All" recommandable.
Il sera ajouté en bonus position 9 sur les rééditions ultérieures de l'album.
"She's My Best friend"
Est une reprise du Velvet Underground chantée par Doug Yule en 1969, mais sortie en 1984 sur V.U.
Voici le mix original de 1969 : un petit lien ?
Cette nouvelle version est nettement meilleure et la guitare de Lou sonne comme jamais, magique.
"Kicks"
Morceau à l'atmosphère particulière, la foule qui discute, la batterie de Michael Suchorsky toute en progression, la rythmique sur deux accords de guitare, Les paroles morbides s'adressent au meurtrier psychopathe dont on vante la beauté du geste (kicks # coup) et de l'acte, l'adrénaline portée par le sang qui gicle, meilleure que le sexe, et l'excitation est portée par le chant habité qui s'accélère à la folie communicative.
"A Gift"
Est un retour à une nonchalante ballade où dit combien il s'est calmé, meilleur en vieillissant, un cadeau pour les femmes du monde.
Peut être repenssait-il à Holly Woodlawn l'égérie trans d'Andy Warhol qui le fascinait?
"Ooohhh Baby"
Portait d'une serveuse topless dans un anonyme bar, cachant son âge et ses rides maquillées sous les néons fluorescent, loin de son Ohio natal où on la regrette.
On est dans le bar avec elle, écoutant les riffs étouffés des guitares du groupe sur la petite scène.
"Nobody's Business"
Une petite chanson légère pour dire, foutez moi la paix !, ça ne regarde personne d'autre que moi, files droit sinon je te jette.
Le cri du coeur du malmené.
"Coney Island Baby"
Au sud du Queens, le long de l'Océan à Long Island, le parc d'attraction fait monter les souvenirs.
Autobiographique, Lou raconte sa détermination pour affronter la dureté du match de football américain qui l'attend, puis affronter la dureté de la vie et son esprit divague parlant d'amour, de l'homosexualité ?, de la princesse sur la colline, de la gloire de l'amour.
Il conclu avec "je te jure que je laisserai tout tomber pour toi"
Voix et guitare sont au sommet, une de ses plus belles chansons.
Chanson dédiée à Lou Rachel et leurs enfants (??? il n'en aura jamais avec ses différentes compagnes).
La magie de cet album rendra difficile la tolérance face au pauvre suivant "Rock And Roll Heart"
Un critique dira : "C'est un disque drogue", anodin et léger à la première écoute, homogène et qui s'écoute en entier, et qui devient addictif complexe et sulfureux ensuite,
Lou Reed : Coney Island Baby / 1976
Un petit lien sans doute inutile car comment peut on ne pas avoir cet album (Sic)
Sorgual